Marathon : Tura Kumbi Bechere s'impose en métronome
L’un était attendu, les deux autres bien moins : Bosquet et Goasdoué ont collé aux basques de Kumbi Bechere jusqu’à ce qu’il accélère sa balade tourangelle.
Tura Kumbi Bechere, deuxième du marathon de Tours en 2019, s’est cette fois imposé. Comme prévu. L’Éthiopien de l’US Métro n’avait en effet peu, voire pas de rivaux sur le papier, avec un record à 2 h 14 datant certes de 2011 mais un niveau de performance pouvant encore aller chercher les « 2 h 16, 2 h 18 » et qui lui a permis de s’imposer au semi de Chartres le 12 septembre.
Dimanche, il en est resté loin, avec un temps de 2 h 27’54. Mais ce n’est pas après le chrono qu’il courait, son bonheur communicatif était donc intact après 42,195 km de plaisir pur que les 690 autres finishers apprécieront en sentant, ce matin, leurs courbatures… « Aujourd’hui, c’était tranquille, facile pour moi, racontait-il avec un sourire grand comme ça. Je suis venu pour préparer d’autres objectifs. »
Tura Kumbi Bechere aurait pu se retrouver bien seul, sur les bords de Cher. Mais il a trouvé deux compagnons surprises, en les personnes de Yosi Goasdoué et Matthieu Bosquet (ASPTT Angers). On ne présente plus le premier, bien sûr. Sauf que le champion de France de semi-marathon 2015 avait un peu disparu des radars de l’athlétisme ces derniers mois. Le second est bien connu dans le milieu du trail, certes. Mais il s’agissait de son « premier vrai marathon », après s’y être essayé en 2006, mais « sans courir vraiment » à l’époque.
Le Tourangeau et l’Angevin ont donc emboîté le pas à Tura Kumbi Bechere dès le départ, avalant le pont Napoléon, le quai Paul-Bert dans sa foulée, ressortant de l’abbaye de Marmoutier en un trio plus que jamais solide. Avenue Giraudeau, soit après la première boucle de 10 km courue dans Tours, il n’y avait plus personne pour les apercevoir même en point de mire…
Les trois hommes se sont logiquement fort bien entendus, l’aîné et expérimenté Francilien jouant les rôles de régulateur. Peu avant le semi-marathon (passé en 1 h 12’42), Bosquet coinçait une première fois. Mais dans une parfaite gestion, il n’allait pas craquer, bien au contraire. « Quand je suis revenu au 23e kilomètre, mon moral était relancé, explique-t-il. J’ai fait ma course, j’ai géré mon allure. »
Alors, quand Tura Kumbi Bechere est parti au 34e kilomètre, sans véritablement attaquer, il n’a pas suivi, mais il n’a jamais perdu la silhouette de Goasdoué de vue. Mieux, il a repris le Tourangeau et l’a même déposé au 39e kilomètre, au bénéfice d’un passage sous un pont à La Riche.
« Dans les portions montantes, j’étais bien avec mon expérience du trail, précise Matthieu Bosquet. Quand j’ai vu que je le distançais, cela m’a motivé pour finir fort. » Et aller chercher un chrono de 2 h 30’04.
Pour Yosi Goasdoué, il y avait clairement quelques bornes en trop dans ce marathon ! « C’est simple, jusqu’au 30e kilomètre, ça a été, et après, c’était plus compliqué ! », souriait-il quelques minutes après en avoir fini, bien conscient qu’il ne « pouvait pas attendre grand-chose » de ce marathon improvisé… cette semaine ! « Je n’étais pas en capacité de faire plus, mais j’ai pris plaisir à courir sur mon terrain d’entraînement. »
Un plaisir partagé par ce trio surprenant mais non moins performant. Il y a deux ans, le marathon s’était gagné en 2 h 30’04, soit le temps de Bosquet.
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