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10 & 20kms de TOURS et Marathon Loire Valley
26 Septembre 2021

20 km : la classe de Maxime Perrineau


Favori, le Jocondien a tenu son rang pour s’imposer dimanche dans les rues de Tours. « Max, c’est un autre niveau quand même », salue Florian Théophile (A3 Tours), troisième.

Maxime Perrineau a survolé la course des 20 km de Tours, dimanche. À sa main, tout en contrôle, le sociétaire du Joué Running 37 a finalement maîtrisé les débats et fait étalage de tout son talent.

Pourtant, le Jocondien n’était pas présent parmi les deux premiers attaquants qui ont pris quelques longueurs d’avance, à peine le coup de pistolet avait-il retenti. Ayanom Gudisa Fita et le Corpopétrussien Charles Pécriaux ouvraient seuls la route, Pécriaux restant dans la foulée de Gudisa Fita. Au deuxième échelon de la course, on trouvait un groupe de cinq : Maxime Perrineau (JR 37), Florian Théophile (A3 Tours), Anthony Borde, David Le Bronec (Jogg’in Tours) et Guillaume Chevreau (Le Mans).

À peine le premier kilomètre bouclé que l’on se doutait déjà que la victoire finale n’échapperait pas à l’un de ces sept hommes. Toutefois, on était encore loin d’imaginer un scénario comme celui qui commençait à s’écrire sur les bords de Loire.
Gudisa Fita et Pécriaux menaient un train d’enfer en passant en 15’30 après cinq kilomètres. Les deux hommes comptaient alors presque quarante secondes d’avance sur leurs cinq poursuivants. Théophile et Perrineau se relayaient alors pour tenter de limiter l’écart. Au premier passage dans les jardins de l’abbaye Marmoutier, Chevreau avait lâché prise et Le Bronec pointait à quelques longueurs.
C’est à partir du 7e kilomètre que la course prenait une toute autre tournure. Maxime Perrineau décidait de hausser le ton au passage du pont Mirabeau. Il a littéralement « mis en route » et bouclé un kilomètre à 20 km/h de moyenne pour réduire l’écart de moitié : « Je me sentais bien à ce moment de la course et j’ai décidé de changer de rythme, expliquait-il à l’arrivée. Je ne m’affolais pas. J’avais de bonnes sensations. C’est une reprise et l’idée était simplement de faire une bonne course avec la forme du moment. »
Théophile, à ce moment-là, ne pouvait que constater : « Lorsqu’il a accéléré, dans la remontée vers le pont, je ne pouvais pas le suivre. Anthony non plus. Il est parti en costaud et il a tout de suite fait l’écart. Max, c’est un autre niveau quand même, que ce soit sur la piste ou sur route. »
La fusée Perrineau était lancée. Pécriaux était ainsi avalé avant le 9e kilomètre : « Franchement, je suis parti beaucoup trop vite, non ?, plaisantait le Corpopétrussien, finalement quatrième. Plus sérieusement, je suis un peu déçu de ma course car elle est très mal gérée. Je me suis laissé attiré par l’allure de Gudisa Fita et, finalement, je me suis mis en difficulté tout seul. Au bout de cinq kilomètres, je me doutais bien que la situation ne durerait pas. »
Perrineau faisait ensuite la jonction sur Gudisa Fita – qui ne cessait de se retourner depuis deux bornes – au 11e kilomètre. Alors que la route était large, le futur lauréat passait successivement d’un côté à l’autre de la route jusqu’à faire craquer son concurrent direct : « Je suis parti sur une bonne allure, mais je ne suis pas habitué à cette température, commentait l’Éthiopien. J’avais l’impression d’avoir froid, d’être en hiver, et je n’ai pas pu maintenir l’allure. »
Serein, le Jocondien s’est même permis de profiter avec le public durant les trois derniers kilomètres. Gudisa Fita coupait la ligne en deuxième position et le Tourangeau Florian Théophile complétait le podium.

10 km : Mohammed Benyettou et Samira Mezeghrane s'imposent en patrons

Il ne fallait pas rater son départ, dimanche place Anatole-France, pour suivre le rythme imposé par les jeunes fondeurs partis à 9 h 15. Rapidement, un premier groupe de quatre coureurs prenait la tête et se détachait. Un quatuor composé de Romain Wyndaele (Dijon UC), de son partenaire en club Fabien Palcau, de Mohammed Benyettou (La Berrichonne Châteauroux Athlétic Club) et Baptiste Guyon (Banque populaire Val de France).
Mais dès la mi-course, les choses allaient changer. Le Castelroussin, sur la lancée de sa grosse performance obtenue aux championnats de France de 10 km, une huitième place à Langueux, prenait les choses en main. « Avec Fabien et Baptiste, on a fait un bon premier 5 km. Ensuite, je me suis retrouvé avec Fabien et j’ai fait quelques accélérations entre le 5e et le 6e kilomètre pour le tester, expliquait le coureur de 20 ans après la course. Au 7e, je suis parti, je me suis dit que c’était le moment si je voulais gagner. »
Une stratégie payante puisque l’Algérien a franchi la ligne d’arrivée avec 14 secondes d’avance sur Fabien Palcau et 24 sur Baptiste Guyon.
De son côté, l’expérimentée Samira Mezeghrane-Saad (41 ans) n’a pas attendu la moitié de la course pour choisir sa stratégie… Partie seule dès le début, la licenciée du Stade de Vanves s’est intercalée au sein d’un groupe de garçons pour ensuite s’imposer avec plus de trois minutes d’avance sur Romane Lemière et Clara Jobbin (Ligue de Normandie d’athlétisme). « Je ne voulais pas faire l’erreur de courir seule. Très vite je me suis rendue compte que le parcours n’était pas facile, et peu propice à la performance, raconte-t-elle. On s’est relayés avec les garçons, et ça s’est bien passé. J’ai pu gérer jusqu’à l’arrivée. »
Un parcours compliqué, c’est aussi le constat dressé par son homologue masculin. « Il y avait pas mal de côtes. Ce n’est pas le genre de parcours sur lequel on fait un bon chrono, ça, c’est clair », affirme-t-il. Pourtant, il a su se montrer à son aise sur le parcours proposé dimanche, en signant un temps canon, à 12 secondes de son record sur la distance, établi à Langueux il y a deux semaines…
> Messieurs : 1. Mohammed Benyettou (Berrichonne Châteauroux AC) en 29’29” ; 2. Palcau (Dijon UC) à 14’’ ; 3. Guyon (BP Val de France) à 24’’ ; 4. Wyndaele (Dijon UC) à 1’06’’ ; 5. Salmi (Ligue Normandie athlétisme) à 1’15’’ ; 6. Le Cozler (US Berry athlétisme) à 1’57’’ ; 7. Le Doussal (Ligue Normandie athlétisme) à 2’16’’ ; 8. Rouchon (non licencié) à 2’40’’ ; 9. Soller (Ligue Normandie athlétisme) m.t. ; 10. Slimani (non licencié) à 2’45’’ ; 11. Leone (Ligue Normandie athlétisme) à 2’49’’ ; 12. Lecuyer (Cote de Jade AC) à 3’03 ; 13. Le Courric (ASPTT Tours) à 3’13’’ ; 14. Jouen (Ligue Normandie athlétisme) à 3’21’’ ; 15. Gauthier (SNCF Réseau) à 3’35’’… > Dames : 1. Samira Mezeghrane-Saad (Stade de Vanves) en 33’48’’ ; 2. Lemiere (Ligue Normandie athlétisme) à 3’11’’ ; 3. Jobbin (Ligue Normandie athlétisme) à 3’19’’ ; 4. Nouzille (AS Run in Niort) à 4’18’’ ; 5. Bellanger (Caen AC) à 4’22’’ ; 6. Volland (non licenciée) m. t. ; 7. Theophile (TC Joué-les-Tours) à 5’23’’ ; 8. Pigeon (non licenciée) 5’53’’ ; 9. Rocheteau (Réveil sportif de St-Cyr/Loire) à 6’13’’ ; 10. Barbier (Université de Tours) à 6’19’’ ; 11. Berneron (US Berry athlétisme) à 6’48’’ ; 12. Beranger (non licenciée) à 7’02’’ ; 13. Bolo-Jolly (non licenciée) à 7’12’’ ; 14. Le Deuff (BP Val de France) à 7’50’’ ; 15. Bibard (Grand Angouleme athlétisme), à 7’51’’... > Handisport. Messieurs : 1. Julien Casoli en 24’12’’ ; 2. Musanganya (A3 Tours) à 1’36’’ ; 3. Issorat à 3’38’’… Dames : 1. Ingrid Pellen en 1h06’03’’ ; 2. Roublin à 4’38’’ ; 3. Dutour (Afel) à 11’…

Marathon : Sophie Le Béhérec en soliste


Chez les féminines, il n’y a pas eu d’inscrite de dernière minute, ni de traileuse convertie pour venir titiller Sophie Le Béhérec. L’athlète de Free Run/A3 Tours a survolé la course, au milieu des garçons (23e au scratch), et il a fallu attendre plus de trente minutes pour voir débarquer sa dauphine, place de la Victoire.
La Tourangelle n’a pas affolé les chronos, mais elle a tout de même couru plus vite (3 h 03’30) que son plan initial (3 h 10). Un plan dicté par sa raison de courir du moment : les championnats de France des 100 km, le 16 octobre à Amiens où elle visera, tout simplement, une qualification pour les Mondiaux 2022 de la spécialité. « C’est un bon chrono, confiait-elle à l’arrivée, fraîche et pimpante. Mon objectif était de ne pas aller trop vite pour ne pas piocher trop de jus. Finalement, je suis allée un peu plus vite que prévu. Je verrai dans deux ou trois jours si je n’ai pas laissé trop d’énergie ! (rires) »

Frédérique Magnol Mouri, arrivée deuxième, n’avait qu’un mot en franchissant la ligne : « Magique ! » Et de partager son bonheur : « Je n’ai jamais couru si vite, je ne sais pas ce qui s’est passé ! » La motivation peut-être de courir pour Tom, son neveu, et pour l’association Laurette Fugain qui lutte contre la leucémie…
Le plaisir est aussi dans la course pour Marie-Héloïse Dejean de la Batie, 3e à 25 ans seulement. « Je suis contente. C’est mon deuxième marathon, le premier je l’avais couru en 3 h 44, là je le fais en 3 h 40. » La Francilienne a pris le départ avec son père et sa petite sœur mais les a laissés en route. Laissés étant tout relatif puisque le père et la fille ont fait un chassé-croisé au fil des kilomètres et que Clothile a franchi la ligne en 3 h 59. Pas mal !

Marathon : Tura Kumbi Bechere s'impose en métronome


L’un était attendu, les deux autres bien moins : Bosquet et Goasdoué ont collé aux basques de Kumbi Bechere jusqu’à ce qu’il accélère sa balade tourangelle.

Tura Kumbi Bechere, deuxième du marathon de Tours en 2019, s’est cette fois imposé. Comme prévu. L’Éthiopien de l’US Métro n’avait en effet peu, voire pas de rivaux sur le papier, avec un record à 2 h 14 datant certes de 2011 mais un niveau de performance pouvant encore aller chercher les « 2 h 16, 2 h 18 » et qui lui a permis de s’imposer au semi de Chartres le 12 septembre.
Dimanche, il en est resté loin, avec un temps de 2 h 27’54. Mais ce n’est pas après le chrono qu’il courait, son bonheur communicatif était donc intact après 42,195 km de plaisir pur que les 690 autres finishers apprécieront en sentant, ce matin, leurs courbatures… « Aujourd’hui, c’était tranquille, facile pour moi, racontait-il avec un sourire grand comme ça. Je suis venu pour préparer d’autres objectifs. »

Tura Kumbi Bechere aurait pu se retrouver bien seul, sur les bords de Cher. Mais il a trouvé deux compagnons surprises, en les personnes de Yosi Goasdoué et Matthieu Bosquet (ASPTT Angers). On ne présente plus le premier, bien sûr. Sauf que le champion de France de semi-marathon 2015 avait un peu disparu des radars de l’athlétisme ces derniers mois. Le second est bien connu dans le milieu du trail, certes. Mais il s’agissait de son « premier vrai marathon », après s’y être essayé en 2006, mais « sans courir vraiment » à l’époque.
Le Tourangeau et l’Angevin ont donc emboîté le pas à Tura Kumbi Bechere dès le départ, avalant le pont Napoléon, le quai Paul-Bert dans sa foulée, ressortant de l’abbaye de Marmoutier en un trio plus que jamais solide. Avenue Giraudeau, soit après la première boucle de 10 km courue dans Tours, il n’y avait plus personne pour les apercevoir même en point de mire…
Les trois hommes se sont logiquement fort bien entendus, l’aîné et expérimenté Francilien jouant les rôles de régulateur. Peu avant le semi-marathon (passé en 1 h 12’42), Bosquet coinçait une première fois. Mais dans une parfaite gestion, il n’allait pas craquer, bien au contraire. « Quand je suis revenu au 23e kilomètre, mon moral était relancé, explique-t-il. J’ai fait ma course, j’ai géré mon allure. »
Alors, quand Tura Kumbi Bechere est parti au 34e kilomètre, sans véritablement attaquer, il n’a pas suivi, mais il n’a jamais perdu la silhouette de Goasdoué de vue. Mieux, il a repris le Tourangeau et l’a même déposé au 39e kilomètre, au bénéfice d’un passage sous un pont à La Riche.
« Dans les portions montantes, j’étais bien avec mon expérience du trail, précise Matthieu Bosquet. Quand j’ai vu que je le distançais, cela m’a motivé pour finir fort. » Et aller chercher un chrono de 2 h 30’04.
Pour Yosi Goasdoué, il y avait clairement quelques bornes en trop dans ce marathon ! « C’est simple, jusqu’au 30e kilomètre, ça a été, et après, c’était plus compliqué ! », souriait-il quelques minutes après en avoir fini, bien conscient qu’il ne « pouvait pas attendre grand-chose » de ce marathon improvisé… cette semaine ! « Je n’étais pas en capacité de faire plus, mais j’ai pris plaisir à courir sur mon terrain d’entraînement. »
Un plaisir partagé par ce trio surprenant mais non moins performant. Il y a deux ans, le marathon s’était gagné en 2 h 30’04, soit le temps de Bosquet.

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